TIZI OUZOU Histoire et culture

Publié le par lounes ajennad

Tizi-Ouzou, située sur un col d'une hauteur de 270 m (col: Tizi en kabyle), n'est pas tout à fait une ville de montagne et encore moins de plaine. Tirant son nom d'une plante sauvage verte à fleurs jaunes qu'est le genêt (ouzou en kabyle) qui embellit toute la région, elle est enserrée par le massif du Belloua (de 650 m d'altitude) et le massif de Hasnaoua (de plus de 600 m d'altitude). La ville de Tizi-Ouzou, dont le nom signifie donc "Col des genêts", est à 100 Km à l'est d'Alger. Elle est la capitale de la grande Kabylie, région essentiellement montagneuse, d'une superficie de 2.957,93 km², délimitée:

au Nord, par la mer Méditerranée,
au Sud, par la wilaya de Bouira,
à l'Est, par la wilaya de Bejaia,
à l'Ouest, par la wilaya de Boumerdes.
C'est un relief accidenté très contrasté du massif tellien où l'on passe de la plaine (Sébaou) à la montagne (Djurdjura). Les chaînes côtières s'étendent du Mizrana à Dellys.

La Kabylie regorge d'eau avec un potentiel naturel important. Sa partie basse contient une nappe importante, ses montagnes un nombre infini de sources dont certaines relèvent de la légende. Ces potentialités hydriques sont fournies par la forte pluviométrie ou de fonte de neige du massif du Djurdjura. Ce qui alimente fortement deux grands oueds de la région: l'oued Sébaou et l'oued Aïssi. Les spécialistes soutiennent que les caractéristiques physiques de la région font que la rentabilisation de ce potentiel naturel pour le mettre à la disposition de ses habitants ne nécessite pas de gros investissements. Un barrage de 57 millions de m3 d'eau a été réalisé en Décembre 2001 à Taksebt dans le but d'améliorer l'approvisionnement en eau potable des populations de Tizi-Ouzou, de Boumerdes et d'Alger.

Le chantier consiste à réaliser des canalisations, une unité de traitement de l'eau, un tunnel, des réservoirs, des stations de pompage, en plus de l'acquisition d'équipements électriques et électroniques.
Un autre programme d'urgence initié récemment par les pouvoirs publics pour résorber le déficit en eau potable est la mise en service d'une station de dessalement d'eau de mer de Tigzirt. Cette infrastructure d'une capacité de 2500 m3 par jour, touchera près de 17000 habitants.

Un autre projet, dans la commune d'Ait Aïssa Mimoun, a été inauguré le 1er Août 2004. Il s'agit d'une chaîne d'alimentation en eau potable (AEP) permettant d'alimenter près de 32 villages. Ainsi l'AEP qui était de 30 l/j/habitant sera augmentée à 120 l/j/habitant dans cette région. On déclare qu'actuellement 85 à 90% des villages que compte la wilaya de Tizi-Ouzou sont alimentés en eau potable.

Cette wilaya, région des figues et des olives, possède tous les atouts susceptibles de séduire le touriste, grâce à la mer, la pureté de l'air des montagnes, les pentes enneigées du Djurdjura (Tala Guilef), principales hauteurs du nord algérien et les forêts d'Yakourène.

Dans cette wilaya du centre algérien, d'autres villes méritent l'attention du visiteur: Tigzirt, station balnéaire de la chaîne côtière du Mizrana, située sur l'ancien site phénicien de "Rusgunias" et de la ville romaine de "Iomnium". Elle enregistre toujours une forte affluence d'estivants.

Ath yenni, ce village bâti sur la crête d'une montagne, tient sa réputation de ses beaux bijoux kabyles qu'il produit.
Ain El Hammam (ex Michelet), avec ses magnifiques panoramas sur les sommets de Lalla Khadîdja, complète et embellit davantage le tableau féerique et paradisiaque de la grande Kabylie.

Même si la ville de Tizi-Ouzou offre moins d'attrait touristique que Ath Yenni (tourisme de montagne), Tigzirt ou Azzefoun (tourisme balnéaire), elle dispose d'une infrastructure hôtelière non négligeable. L'hôtel Lalla Khadîdja (3 étoiles) est le premier inscrit dans le programme spécial. Etant un passage obligé, Tizi a hébergé des touristes se dirigeant vers la côte ou la haute montagne ainsi que des routiers ou des commerçants qui sont de passage. Tizi-Ouzou dispose d'autres infrastructures touristiques. Elle est, en effet dotée, des hôtels Amraoua (4 étoiles), le Belloua (3 étoiles) et du restaurant Thala de la piscine olympique. Le personnel qui y exerce est formé par l'Institut Supérieur des Techniques Hôtelières (Tizi-Ouzou) qui forme même des étrangers dans les spécialités réception et cuisine.

Sur le plan économique, Tizi-Ouzou à une présence modeste avec un tissu industriel relativement important. En effet, elle abrite les complexes d'Electroménager de Oued Aïssi et de Fréha, de mécanique à Azazga et de textiles à Drâa Ben Khedda. L'arboriculture, l'élevage traditionnel, la céréaliculture de subsistance et quelques jachères constituent les principales activités agricoles, en plus d'activités d'artisanat traditionnel (Ath Yenni, Ath Kheir, Ath Hichem,...)

QUELQUES REPERES HISTORIQUES :
Tizi-Ouzou a vécu une histoire assez riche en évènements et en personnages. C'est, en effet, une région réputée farouche à toute incursion étrangère et sa population a toujours été prête à s'engager totalement pour la conquête de l'indépendance avec le même enthousiasme et la même foi. Les habitants de la Kabylie se caractérisent, en effet, par leur amour pour la liberté et la patrie.

A l'instar des autres régions d'Algérie, la partie occidentale de la Kabylie a connu une chaîne de civilisations: les phéniciens, les premiers à asseoir leur colonisation en Algérie, suivis des grecs, des romains, des vandales, des byzantins, des arabes, des espagnols, des turcs et enfin des français. La partie orientale et le Djurdjura ont été épargnés grâce à la riposte des indigènes et aux difficultés d'accès à cette région.

Tizi-Ouzou est l'une des wilayas qui s'est imposée sur le plan historique en ayant fourni une pléthore de résistants et de combattants tels : Lalla Fatma N'SOUMEUR, AMIROUCHE, Krim BELCACEM, ABANE Ramdhane et bien d'autres.

Durant l'occupation française de 1830, la Kabylie, contrée encore insoumise de l'Algérie colonisée, avait montré une résistance héroïque jusqu'en 1844 où les colons avaient gagné Dellys, Draâ-El-Mizan et Tizi-Ouzou. Dès 1852- 1853, des tentatives de prise du bloc montagneux par le Maréchal RANDON se sont heurtées à une vigoureuse résistance dont celle de Lalla Fatma N'SOUMEUR qui commandait alors les troupes kabyles. Ignorant le nom de cette combattante, RANDON l'appela la "Jeanne d'Arc du Djurdjura".

A partir du 24 Mai 1857, l'armée française entreprit l'assaut final sur les Ath Irathen. Ce n'est que le 10 Juillet 1857 que cette forteresse fût prise avec la bataille d'Icherriden qui avait duré 45 jours. C'est alors, et plus exactement le 11 Juillet 1857, que Lalla Fatma N'SOUMEUR fut capturée. Les insurrections se succéderont jusqu'à la plus grande de 1954 en passant par celle de 1871 quand l'insurrection d'El Mokrani se propagea sur toute la Kabylie qui s'était montrée solidaire avec les autres régions du pays face à l'ennemi français.

Ainsi, Tizi-Ouzou a toujours joué un rôle primordial dans l'histoire et a terriblement enduré les méfaits de la colonisation. En effet, le "Col de Genêts" est connu depuis l'antiquité comme lieu de passage et de fixation des postes militaires car dominant la vallée du Sébaou et donnant accès au massif kabyle. Il suscite ainsi la convoitise des étrangers. De plus, Tizi-Ouzou a été très tôt remarquée pour sa position stratégique surtout sur le littoral où se sont constitués les premiers centres urbains (Dellys et Tigzirt) en raison des activités portuaires.

Le poids politique que prenait la montagne kabyle au cours de l'histoire en tant que lieu de refuge et de résistance, a donné encore plus d'intérêt au "Col des Genêts". La dynamique socio-historique de Tizi-Ouzou a toujours été, et jusqu'à présent, intimement liée à sa région.

Personnages célèbres
Abane Ramdane
Ait Menguellet
Slimane Azem
Fadhma Aït Mansour Amrouche
Colonel Amirouche
Mohand Ou Idir Aït Amrane
Hocine Ait Ahmed
Si Amar U Said Boulifa
Tahar Djaout
Fellag
Mouloud Feraoun
Idir
Mohammed Iguerbouchène
Brahim Izri
Krim Belkacem
Mouloud Mammeri
Matoub Lounès
Ferhat Mehenni Said SADI
Lala Fatma n'soumer
Infos pratiques
Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou
Parc national du Djurdjura
Hôtels en Kabylie
La jeunesse sportive de Kabylie

Publié dans hitoire

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